Visio-conférences, multicast et Internet
 
Quelques outils Le multicast Qualité et coût ?
Si je suis intéressé ? Quel avenir ? Pour en savoir plus
 

L'augmentation de la puissance de nos stations de travail (et de nos PC) ainsi que l'existence de réseaux hauts-débits permettent enfin à notre communauté d'avoir accès aux audio et visioconférences diffusées en direct ou la demande sur l'Internet. La transmission d'images vidéo et de son ne pose (presque) plus de problèmes et les utilisations possibles sont nombreuses et variées : télé-phonie, télé-conférences, télé-réunions, télé-enseignement, fun...

 
 
Quelques outils
 

Ces outils fonctionnent sur la plupart des stations de travail ou PC et sont gratuits... Ils peuvent être récupérer au CRU (http://www.cru.fr/multimedia/) ou bien sur le site des archives de MICE (http://mice.ed.ac.uk/mice/) et sur le site de RealNetworks (http://www.real.com) pour rvplayer. Des outils pour les audio/visio-conférences existent aussi pour Macintosh : CU-SeeMe ou Maven par exemple... Pour ce qui est de l'utilisation des outils comme vic/vat/rat/wb travaille on émission comme en réception tandis que rvplayer ne peut faire que de la réception. L'outils sdr ne fonctionne que sur des machines connectée au réseau multicast. Pour ce qui est de vic/vat/rat/wb l'utilisation la plus courante est de travailler en multicast. Quand a rvplayer il se contente d'une liaison unicast.

Sous Unix les outils les plus utilisés sont sdr, vic et vat bien que certain préfère rat (qui de toute façon est compatible avec vat). Sur PC les produits de RealNetworks sont très répandus.

Le multicast

Lors d'une visioconférence il est nécessaire de diffuser les données générées par la station émettrice à tous les sites qui désirent les recevoir et ce en évitant d'envoyer sur le réseau n fois la même information. Nous sommes donc éloignés des schémas classiques de transfert d'information sur l'Internet (mode unicast) où une station dialogue avec un correspondant unique. En mode multicast nous avons un ou plusieurs émetteurs et plusieurs récepteurs: les algorithmes de routage des données sont donc totalement différents.

De manière à ce que les routeurs soient capables de faire la différence entre ces deux modes de transfert, et donc que la diffusion des données vers les utilisateurs s'effectue correctement, des adresses IP ont été réservées pour le multicast : ce sont les adresses de classe D (224.0.0.0 à 239.2 55.255.255). Actuellement ces adresses sont filtrées par la plupart des routeurs classiques, aussi pour recevoir les vidéo-conférences il a fallu créer un réseau virtuel au dessus du réseau Internet constitué de liaisons point-à-point entre des routeurs spécialement dédiés à ce type de trafic. Ces liaisons point-à-point s'appellent des tunnels. Le principe étant d'encapsuler les paquets ayant des adresses de classe D dans des paquets ayant des adresses de classe A, B ou C.

Signes des temps, la majorité des constructeurs de routeurs commencent à implémenter des algorithmes de routage multicast. Bientôt les réseaux unicast et multicast n'en feront plus qu'un.

La carte ci-jointe représente les liaisons point-à-point qui constituent le réseau multicast français. Cette carte a été établie par Christian Donot de l'INRIA Rocquencourt ancien responsable chargé du développement de ce réseau en France. Il est actuellement géré par l'équipe Fmbone de l'UREC. Comme l'on peut s'en apercevoir le réseau multicast français est constitué d'une étoile centrée sur Paris. Le routeur principal est situé à Jussieu et est géré par l'UREC. Auparavant il était situé à la Direction des Études et Recherches d'EDF. Ce routeur assure la connectivité internationale et redistribue les données vers un site pour chaque plaque régionale situés sur Renater. Ces sites vont à leur tour redistribuer ces données vers les utilisateurs de leur plaque régionale. Par exemple le Loria est directement connecté sur Jussieu et il redistribue le multicast sur Nancy et Metz. La majorité des réseaux régionaux sont déjà connectées au réseau multicast; preuve de l'intérêt que les utilisateurs portent à ces nouveaux types de communication : le multimédia semble se développer. Il faut aussi savoir qu'à travers le monde plus de 2000 sites sont déjà connectés au réseau multicast et que ce nombre est en constante augmentation. Il est ainsi possible à des utilisateurs situés à l'autre bout de la planète (d'essayer) de dialoguer (son + image) avec des interlocuteurs situés en France.

Qualité et coût ?

Bien sûr tout n'est pas parfait : par exemple la qualité du son ne peut pas être garantie. Mais ce n'est qu'une question de temps, en effet des travaux sont en cours pour permettre la mise en place de mécanismes de réservation de bande passante. D'autre travaux ont pour but d'améliorer la puissance des algorithme de compression, d'autre encore d'adapter en temps-réel le débit d'émission à la bande passante disponible. L'augmentation rapide des débits disponibles va aussi contribuer à régler ce type de problème.

Autre point important : les outils de télé-conférences utilisent l'infrastructure réseau existante (StanNet-Renater-Internet) et donc ne génère pas de coût supplémentaire pour les utilisateurs.

Parmis les points négatifs il faut noter que le réseau multicast ne concerne presque uniquement que la communauté enseignement/recherche. De plus c'est un réseau encore expérimental : les algorithmes de routage multicast sont complexes à implémenter et à comprendre. La configuration des routeurs est toujours une opération risquée. Une simple erreur peut entrainer la création d'un trafic multicast important sur toute la planète. Quand à l'utilisation de tunnel et d'une struture en étoile elle peut créer des goulots d'étranglement avec comme conséquence une meilleure qualité de son et d'image en unicast qu'en multicast.

Si je suis intéressé ?

Si vous êtes sur Nancy et êtes connecté à StanNet n'hésitez pas à nous contacter si vous désirez en savoir plus et être vous aussi connecté au réseau multicast. Si vous êtes au loria tous ces outils sont installés en standard dans les binaires. Sur Solaris et IRIX il vous suffit de lancer sdr, d'attendre une minute que les sessions apparaissent, de cliquer sur celle qui vous intéresse une fenêtre détaillant la session apparaît, il vous suffit alors de cliquer sur Join pour y participer. De même les outils RealAudio sont installe pour Solaris et IRIX.

Quel avenir ?

En travaux...

L'on peut distinguer différents services :

L'avenir de ces services peut être vus sous deux aspects distincts :

Téléphonie

Dans ce cas l'échange se limite à un dialogue entre deux personnes distantes. L'intérêt de la téléphonie sur l'Internet est clair : une baisse des coûts par rapports aux opérateurs classiques. Principalement dans les liaisons longue-distance. Mais si tout cela est très bien en théorie dans la pratique c'est moins simple. Le problème avec l'Internet est de garantir une qualité de service correct et constante.

En effet cette interconnection de réseau qu'est l'Internet n'a pas été conçu pour diffuser de la vidéo ou du son en temps réel. Lorsque voue utilisez un téléphone classique et que toutes les lignes sont utilisées c'est à dire lorsque toute la bande passante est réservée la communication vous est refusée, c'est le célèbre "Veuillez rappeler ultérieurement..." Sur l'Internet ce n'est pas le cas, la logique est celle du : on fait pour le mieux. Vous pouvez toujours envoyer des données sur le réseau, son degré de saturation décidera du temps de transmition ou de la qualité finale. L'Internet ne sait pas dire non.

Bien sur l'on peut espérer des progrès dans le domaine de la compression des sons, l'on peut transmettre l'information de manière redondante, essayer de recréer en local les données perdus lors de la transmition ou même les remplacer par un bruit neutre. Ceci nécessite de stocker les données reçus un certain temps avant de pouvoir les écouter et introduit un temps de retard qui nuit au naturel du dialogue. Il existe aussi des mécanismes permettant une adaptation du débit à la bande passante disponible. Malgré ça des mécanismes de réservation de bande passante comme RSVP seront surememnt nécessaire. Mais s'il permettront de garantir la qualité et il seront pas anonyme et auront un coût pour son utilisateur. Se réserver de la bande passante pour soi tous seul, cela ne sera pas gratuit. Ceci risque de diminuer la différence de coût avec le téléphone classique. Ces mécanismes n'étant pas vraiment dans l'esprit Internet si l'on se refuse à les utiliser ct que l'on veuille quand même garantir la qualité de service il faudra alors très fortement surdimentionner la bande passante disponible de manière a éviter une saturation. Or la bande passante coûte encore cher bien que les choses évolue très rapidement.

Mars 98

En effet au jour d'aujourd'hui (Mars 98) au delà des problèmes de protocoles les débits sont trop souvent insuffisant même pour transférer de simples textes. La France est très mal interconnecté avec le reste du monde et ce que ce soit en terme de débit ou de routage : l'Europe des réseaux reste à construire. Cette carte permet de voir le taux d'utilisation (de saturation...) de certaines artères d'interconnection en Europe. De même les routages c'est à dire le choix des chemins à prendre pour aller d'un point à un autre est souvent incohérent. Voici par exemple de chemin souvent suivit depuis le LORIA a Nancy pour contacter SGI en Suisse :
LORIA -> Nancy -> Paris -> Londres -> Stockholm -> Amsterdam -> Zurich -> Berne -> SGI

Même en se limitant à la France le réseau Renater qui interconnecte les sites universitaires et de la recherche ne fourni pas de débits très élevés. Si les débits sont souvent corrects pour du transfert de fichier il ne le sont plus lorsqu'il s'agit de se connecter en l'interactif et ce même en mode VT100. Il faut aussi savoir que Renater est physiquement une étoile centrée sur Paris : un e-mail qui part du LORIA à Nancy pour aller à l'Université de Metz passe par Paris.

Une augmentation des débits est donc indispensable mais ne sera pas suffisante pour garantir une qualité de service correct. Il faut aussi assurer la cohabitation des données temps-réel entre elles et la cohabitation entre les données ayant des contraintes temps-réel et les autres : il y aussi le web. Le nombre d'utilisateur connecté à RENATER augmente en permanence et chaque utilisateur consomme de plus en plus de bande passante. Pour que la téléphonie sur l'Internet fonctionne il faut que les débits disponibles soit en permanence suffisants par rapport au besoin. En effet la qualité de la bande passante dont on besoin les différents services sur l'Internet ne sont pas les mêmes.

Avec le mail si un réseau est saturé un message mettra une minute pour arriver au lieu d'une seconde ce n'est pas tres grave. Par contre si vous desirez recuperer des fichiers avec FTP vous allez avoir attendre plusieurs plusieurs heures avant d'avoir tous transferer. Avec le WEB, c'est pire : attendre 1 a 2 minutes qu'une page d'affiche devient rapidement insuportable. Mais la page finit quand meme par s'afficher. La téléphonie ne supporte pas tous ca. Il est preferable que chaque paquet ne soit pas perdu, qu'ils arrivent dans l'ordre, que les paquets arrivent a un rythme regulier c'est-a-dire que l'intervalle entre l'arrive de chaque paquets soit le meme et que le delais de transfert soit suffisament faible pour permettre un veritable dialogue (inferieur a 300ms). Si le nombre de paquet devient trop grand le son recu devient rapidement inutilisable.

Si l'on surdimentionne les reseaux de maniere a permettre a la telephonie et aux services classique de coexister se pose aussi le probleme de connaitre l'importance de ce surdimentionnent : S'il s'agit de permettre a un seul utilisateur a la fois de faire de la telephonie cela ne va pas couter tres cher. Car actuellement un utilisateur de telephonie sur l'Internet recupere la bande passante disponible non utilise par les services classiques. Plus le trafic texte est faible plus le trafic audio ou video temps reel peut-etre important. En fait la telephonie sur l'Internet marche que si les services classiques ne consomment pas toute la bande passante et que l'utilisation audio/video reste marginale. Mais si il s'agit de permettre a 1000 utilisateurs connecte a StanNet de telephoner sur IP et en suposant que chacun utilise 10Kb/s (ce qui signifie une baisse de qualite par rapport au telephone classique mais simplifie les calcul) on a retrouve avec un debit de 10Mb/s. Or la bande passante actuel entre Nancy et paris est de 6 Mb/s. Il faudrait donc passer a 16Mb/s ce qui signifie la tripler. Ceci aura un coup financier. En fait compte tenu des contraintes temps-reel de la telephonie avec les techniques actuelles une ligne 16 Mb/s est insuffisante et la realite est plus proche 26 Mb/s. Et le cout des routeurs est loin d'etre lineaire. Dans cette infrastructure le trafic web, mail semble s'effacer devant le trafic telephonie.

Une qualité sonore correct demande aussi une grande stabilite de fonctionnement des routeurs. En effet un routeur qui reboute cela signifie une longue coupure du son. Sans aller jusque la si pour une raison quelquonque un routeur est bloqué ne serais-ce que pendant un seconde cela sinifie une seconde de sons de perdu et donc une coupure. Ce type de blocage est transparent pour l'utilisateur dans le cas de la transmision de donnes (web mail, news...) puisque il existe des mecanismes de detection de paquet perdus et de retransmition. Par contre en telphonie il est impossible de revenir en arriere.

L'on peut meme se demander si la telephonie sur l'Internet apporte vraiment un plus. Car l'interet actuel de l'Internet est d'apporter de nouveau outils, de nouveau mode de communication, principalement des outils bases sur le texte : le mail les news, le web. Le telephone a plus d'un siecle, tous le monde peut decrocher son telephone, ca marche. Le telephone n'a pas besoin de l'Internet pour exister et l'Internet propose meme des alternatives au telephone. Face a des outils peu consomateur de bande passante comme le mail faire de la telephone sur l'internet peut meme etre percu comme un comportemnt asociale. Deux personnes utilisent une bande passante importante, une ressource collective, au detriment des autres services et des autres utilisateurs.

Le mail (news, irc...) peut etre considere comme un outil ecologique : il consomme peu d'une bande passante qui peut-etre de mauvaise qualite.

L'utilisation d'une infrastrucure reseau unique pour le telephone et les services textes de l'Internet comme le mail peut aussi poser des problemes de fiabilite. Si le reseau est en panne plus rien ne marche.

L'utilisation d'un PC ou d'une station de travail pour faire de la téléphonie pose aussi des problèmes d'ergonomie : utilisation d'un micro, problème d'écho... C'est là ou l'on s'appercoit qu'un téléphone est un outils très bien adapté à son usage et que l'on aura du mal à faire mieux. Ceci laisse à penser que si la téléphonie sur l'Internet a un avenir cela se fera plutôt dans le cadre de l'interconnection des standards téléphoniques privés (PABX) avec des reseaux IP specialises dans la telephonie. Ou, autre solution, en connectant directement le téléphone sur un réseau local.

Une solution realiste consiste a mettre en place des reseaux IP reserves a la telephonie et a utiliser des lignes dont la une bande passante est adaptee a l'importance du trafic que l'on a traiter. Car au dela de l'eternel notion d'economie pour l'utilisateur les protocoles IP peuvent aussi etre vue comme une alternative aux techniques classiques de telephonie (multipexage et commutation). Les usagés continuent d'utiliser leurs telephones conectes classiquement a un central telephonique et les operateurs se mettent aux routages. Si la téléphonie IP est appellé à se développer l'avenir de la téléphonie sur Internet n'est pas clair.

Mais les problèmes techniques sont fait pour être résolues et ils le seront surement si la demande est là. Mais la demande est-elle là ? Sur un site comme le LORIA, connecté à l'Internet de longue date, l'outil de base, vital, pour communiquer ce n'est plus le téléphone mais bien le courrier électronique, le mail. Outil qui à l'occasion peut être utiliser comme a la mamniere d'un fax grâce au extension multimédia au format MIME. Ceci limite d'autant plus une quelconque obsession pour la téléphonie sur l'Internet. Ce mail qui ne consomme que peu de bande passante et ce satisfait d'un réseau saturé est aussi l'indicateur d'un retour en force de l'écrit.

Sur le plan sociologique si l'Internet a reussi (comme le minitel) c'est grace a des applications bases sur le texte. Sur le plan technique si l'Internet fonctionne avec une infrastructure finalement peu couteuse c'est aussi grace des applications bases sur le texte. Applications qui sont peu consomatrices en bande passante. Bande passante qui ne connait pas les problemes de qualite de service lies a la telephonie.

Visiophonie

Le but de la visiophonie est de remplacer le téléphone par un système combinant son et image. Les contraintes temps-réel sont les même que pour la transition de l'audio à ceci prêt que l'oeil humain est beaucoup moins difficile que l'oreille. Autant l'oeil peut supporter une image dégradée du moment qu'il y a de la couleur et du mouvement autant l'oreille humaine est très sensible à la moindre coupure. Sur l'Internet il est actuellement possible de transmettre 3 à 4 images par seconde.

Mais au delà de la présence ou non de problèmes techniques toute les expériences de visiophonie se sont heurtées à un blocage psychologique de la part des utilisateurs. Le pourquoi de ce blocage reste une question ouverte mais l'on peut prendre un cas limite : le minitel rose est un véritable succès, le système des audiophones roses marchent moins bien, l'on peut alors se demander quelle serait le succès d'un visiophone rose. "Voir d'accord, être vu, non" tel semble être la rengaine du visiophone.

L'on peut penser que la faible qualitée et la faible taille de l'image que l'on obtient avec l'Internet pourrait faire disparaitre ce blocage ou du moins le réduire.

Il est aussi vrai que l'on ne peut pas mettre au même niveau le texte, le son et l'image : si la partie vidéo d'un visiophone est défectueuse il est toujours possible de l'utiliser comme un simple téléphone, si la partie audio tombe en panne à moins de connaître le langage des sourds-muets le système est difficilement utilisable.

Pour un opérateur de télécommunication vendre de la visiophonie c'est avant tous vendre de la bande passante, beaucoup de bande passante et la faire payer (cher). On peut alors comprendre la volonté de certain de développer de type de communication et se poser des questions sur l'avenir de la visiophonie.

Télé-réunions

Dans le cadre de la télé-réunion un groupe de personnes dialoguent avec un ou des groupes distants. Il n'y a plus le problème de violation de la vie privés que l'on peut resentir avec le visiophone. Lors d'une réunion et encore plus lors d'une conférence un spectacle est donné.

Mais l'on peut toujours se demander si la vidéo apporte vraiment un plus. En effet une caméra ne remplace pas les contacts informels que l'on peut avoir lors d'une véritable rencontre à plusieurs. Lors des déplacement le fait de voyager ensemble peut aussi jouer un rôle sociale. Par rapport à une transmission audio l'utilisation de la vidéo demande une infrastructure matériel plus importante. et donc plus coûteuse. La bande passante consomme augmente également. Il faut savoir qu'une caméra n'a pas le même regard que l'oeil humain et met en valeur les défauts physiques et autre tic de comportement. De plus très souvent la caméra est utilisée pour transmettre des documents de travail (fixe) ce qui constitue un gaspillage de bande passante et entraîne une perte de qualité.

Lors d'une télé-réunion se pose principalement le problème de la prise de parole. Lors d'une réunion classique ou tous les intervenants sont assis autour d'une table des mécanismes se mettent en place pour gérer la prise de parole, les échanges. Ces mécanismes dont les intervenants sont le plus souvent inconscients sont basés sur une communication non verbale. Des regards, des sourires, des postures qui indiquent l'accord ou le désaccord. Toutes ces mimiques auquelles l'oeil humain est sensible ne passe pas, malheureusement, le filtre de la caméra. Les problème sont les mêmes dans une audio ou vidéo-réunion : il est très difficile de savoir à quel moment l'on doit prendre la parole. Pour régler ce problème va émerger dans chaque groupe un leader qui va parler au nom du groupe. Dans le cadre de la visio-réunion un autre problème se pose : les intervenants se savent filmées et font très attention à leur geste, à leur attitude et s'écoute parler. C'est ce que l'on appelle une réaction de prestance. La présence d'un écran de contrôle va amplifier ce phénomène.

Dans les visio-réunions la configuration de travail utilisée joue un rôle important pour son déroulement. Par exemple prenons une configuration ou l'orateur est filmé en gros plan. Une seule personne occupe tout l'écran qui bénéficie alors d'un bonus en terme de temps de parole. En clair il est très difficile d'en placer une et de s'exprimer à sa place. Dans une réunion classique il est déjà connu que le temps de parole est concentré entre un petit nombre d'intervenants, le plus souvent les personnes ayant une position hiérarchique élevées. Dans une visio-réunion filmer les orateurs en gros plan amplifie ce phénomène et favorise donc un discours normaliseur et "officiel". D'un autre coté le fait que ce "droit à la parole" soit limité à un petit nombre d'intervenants régle le problème de la prise parole. Le mécanisme est brutal mais efficace.

A l'inverse filmer en permanence l'ensemble des orateurs va leur donner l'impression de se rapprocher d'une réunion classique. Mais avec le problème que tous les mécanismes de contrôle de prise de parole sont filtrés que ce soit par la caméra ou par la faible qualité de l'image de réception. Les intervenants ne s'en rend pas vraiment compte distrait et amusé par le présence de la caméra et s'exprime librement. Très rapidement les faux départs, les chevauchement de parole entre personnes qui désire s'exprimer interviennent, l'on assiste même à des essais d'aparté inter-groupe.

Un autre exemple : plaçons les intervenants d'un groupe en ligne derrière une table et face à un écran. Le regard de ces personnes va être captivé par l'écran et elles ne vont que rarement faire l'effort de tourner leur tête pour se regarder entre elle. Dans cette configuration les mécanismes de gestion de prise de parole à l'intérieur du groupe local vont pratiquement disparaître ce qui va compliquer et donc limiter cette communication intra-groupe. Les intervenants s'adressent en priorité au personnes qu'il voient c'est-à-dire celle sur l'écran, le groupe distant. Résultat : la communication inter-groupe va donc être favorisé au détriment de la communication intra-groupe, phénomène classique en visio-réunion.

Télé-conférences

L'on peut classer dans cette categorie la retransmission d'événements occasionnels : conférences, séminaire, discours... Dans la télé-conférence un orateur unique s'adresse à des utilisateurs distants. Par rapport à une télé-réunion le coté cours magistral d'une conférence limite les problèmes liés à l'interactivité et notamment à la prise de parole. Les utilisateurs distants ne peuvent s'exprimer que pour poser des questions lorsque l'orateur les y autorise. Par beaucoup d'aspect la télé-conférence ressemble à de la télévision et les problèmes se situent plus sur le plan technique : qualité de service disponible sur l'Internet pour la vidéo et surtout l'audio.

Remarque : Le plus souvent les termes audio-conconférence (audio-conf) et visio-conférence (visio-conf) peuvent signifier aussi bien une télé-réunions qu'une télé-conférence.

Transmission des documents

Lors d'une télé-réunion ou d'une télé-conférence la transmission des documents de travail est un point important souvent négligé.

Lors des premières visio-conférences sur l'Internet en France l'idée était d'utiliser deux caméras : la première filmait l'orateur et la deuxième les transparents projetés par l'orateur. La qualité de l'image des transparents était mauvaises et leur transmission consommés une bande passante importante, l'on transmettait 3 à 4 fois par secondes la même image fixe. Puis vient l'idée d'utiliser un banc-titre c'est à dire une caméra spécialement conçu pour ce type d'usage. La qualité était un peu meilleur mais la bande passante consommée toujours aussi importante.

Puis l'on réalisa qu'utiliser une caméra pour transmettre des documents fixes n'était pas une bonne idée ! Comme le plus souvent les transparents existaient déjà sous forme électronique (PostScript, Powerpoint, HTML...). il était plus simple de les diffuser directement sous formes de fichiers. Le problème est alors de synchroniser ce que montre l'orateur avec ce que voient les participants à la télé-conférence. Ceci est réalisable avec des outils de type tableau blanc comme wb qui peut incorporer du PostScript. Avec le développement du WEB sont apparut des extensions, par exemple WebCanal, qui permettent de contrôler les navigateurs à distance.

L'expérience des premières télé-conférence sur l'Internet a montré qu'il est plus important de transmettre la voix de l'orateur et ses transparents que son visage. Dans l'ordre décroissant d'importance pour la compréhension du message : la voix, les transparents, le visage de l'orateur.
Cela ressemble à des banalités mais cette expérience montre que lorsque l'on est dans une logique d'expérimentation l'on oublie très rapidement l'objectif réel. L'on ne se demande plus si ce que l'on est en train de faire sert vraiment cet l'objectif. L'on se limite rapidement à des considérations d'ordre technique. Dans cet exemple la volonté de transmettre de la vidéo allait à l'encontre du but initial qui était de rendre la télé-conférence sur l'Internet opérationnelle.

Pour la petite histoire dans l'univers Numeris l'utilisation de la vidéo pour transmettre des documents fixes est souvent volontaire et se fait à l'initiative de l'opérateur télécom : elle lui permet d'augmenter artificiellement la bande passante consommée par le client. Le client étant lui prisonnier de sa volonté de transmettre de la vidéo.

Audio et vidéo à la demande (VoD)

Jusqu'à présent le principe était d'acquérir des données audio ou vidéo analogiques à la volée, de les numériser, de les compresser puis de les transmettre en temps-réel à un groupe d'utilisateurs. Avec l'audio ou la vidéo à la demande (en anglais Video on Demand ou VOD) le principe est diffèrent. Les données analogiques sont aussi traités (acquisition, numérisation et compression) mais sont ensuite stockées dans un fichier. Ensuite à la demande d'un utilisateur les données contenues dans ce fichier sont transmises sous forme d'un flot continue et traitées au fur et à mesure de leur réception : il n'est pas nécessaire de transférer l'intégralité du fichier avant de pouvoir commencer à écouter et visualiser le son et la vidéo.

L'inconvénient de se type de système est que chaque utilisateur génère son propre flux de données (unicast). Son intérêt est que le taux de compression peut-être beaucoup plus élevé que dans les visioconférences puisque il n'y a plus de contraintes temps-réel. En effet, l'algorithme de compression est asymétrique : à la compression l'on prend le temps nécessaire pour obtenir un taux de compression élevé, la décompression, elle, se fait en temps-réel. Pour un débit identique la VoD donnera une meilleurs qualité d'image et de son que l'audio/visioconférence. Il est aussi possible de synchroniser un navigateur WWW avec la diffusion du son et des images.

De nombreux sites diffusent ainsi à la demande des exposés et des conférences qui ont été filmés puis numérisés. Des clips vidéos ou tout simplement de la musique sont aussi disponibles (voir pointeurs). L'avenir de ce type d'outils semble aussi possible dans le domaine de l'enseignement à distance. Pour l'instant l'utilisation est très ludique et rencontre un réel succès.

Diffusion (broadcast)

Il s'agit de diffuser de la radio ou de la télévision en direct sur l'Internet. Il est aussi possible de faire de la multi-diffusion, un meme programme se repetant en boucle. Il n'est pas question d'interactiviter. L'intérêt de ce type de système est que l'on travaille dans une logique de diffusion : le délais de transmition n'a plus vraiment d'importance et l'on peut utiliser des buffers de grande taille pour récupérer les packets perdus, les remettre dans l'ordre. La aussi pour un débit identique les logiciels de diffusion pure (comme rvplayer...) donneront une meilleurs qualité d'image et de son que les logicieles d'audio/visioconférence comme vic/rat. Le délai de transmition qui peut être important rend ce type de logiciel inutilisable pour faire de la téléphonie . Le délai peut attendre 6 secondes avec un site avec les USA. Autant téléphoner avec la lune. L'horloge parlante du US Naval Observatory permet de mesurer ce delais. Le faites que chaque site recepteur recoit les meme donnes rend possible l'utilisation du multicast qui va limiter la charge de la machine d'emission et la bande passante consommee. La aussi pour l'instant l'utilisation est très ludique, très musicale, et rencontre un réel succès. L'enseignement à distance (diffusion de cours) est aussi un candidat pour ce type d'outils.

Le succès de rvplayer

Le succès d'outils comme rvplayer face au outils de type multicast vic/rat/sdr peut s'expliquer par plusieurs raisons :

Conclusion

Il a une trentaine d'années dans un film de science fiction qui se respectait le héros (plus rarement l'héroïne) utilisait obligatoirement un système de visiophonie pour communiquer. C'était la vision de l'avenir que l'on avait dans le passé. De même les opérateurs de télécommunication, toujours à la recherche de nouveaux marchés, était conscient que les débits disponibles sur les réseaux allaient augmenter. Ce posait alors pour eux le problème de créer les produits qui allaient utiliser toute cette bande passante. La visiophonie et autres services de téléconférences semblait les produits idéaux. Gros consommateurs de bande passante et donc forcement coûteux ils semblaient parfaitement convenir aux futurs besoins des entreprises. Quant à l'industrie informatique elle avait aussi une vision de l'avenir et des nouveaux marchés très multimédia : visiophonie par exemple, du son et des images partout. Les nouveaux produits et services réseaux étaient la.

Force est de constater que la révolution est venue d'ailleurs : de l'Internet. Mais l'Internet c'est quoi : le courrier électronique (e-mail), les forums de discutions (news), le dialogue en direct (irc), le web... Des outils qui ont en commun le fait d'être basé avant tous sur l'écrit (peu consommateur de bande passante). Avec bien sur des ornements multimédias, des fioritures multimédias diront certains. Ornements qui peuvent apporter beaucoup mais qui ne doivent pas faire perdre de vue le socle, les fondations de ces services : la communication par le texte. A l'image du Minitel, l'Internet n'a pas eu besoin de son et de video pour exploser.

Et si des services basés sur le son et l'image se developpent ils sont plus mediatise que ce qu'il ne se developpent. Ils sont d'ailleurs une transposition simple de ce qui existait deja en dehors de l'Internet. En effet le MP3 et l'audio a la demande remplace le CD-audio. La visio a la demande remplace la cassette video que l'on pouvait louer et permet d'augmenter fortement la diversitee des sujets abordees. Quand a la diffusion de radio ou de tele en direct si elle permet de s'affranchir de la portee des émetteurs terrestres (l'on redecouvre les ondes-courtes !) elle generalise la segmentation thematique des chaines qui avait ete introduite avec le cable et le satellite. Mais l'Internet est et restera un media qui marque le retour en force d'une communication basée sur le texte.

Pour en savoir plus

 
 
 
05/08/1998